Cette nuit, j'ai fait un rêve étrange, que je veux vous conter sans plus attendre. Sur un portique, éclairé par la lueur orangée de dame lune, une femme vêtue d'une longue robe blanche, aux longs cheveux d'or ouverts dans le vent, se balançait doucement assise sur une planche d'ébène. De sa bouche s'élevait une douce mélodie qui rythmait la cadence. Elle était jolie cette femme. Sur son visage, au teint laiteux, se dessinait un sourire charmeur. Dans son regard brillaient des étoiles couleur d'émeraude. C'était je vous l'assure, une fée.
Tout à coup, apparait un ange qui, contre son cœur, serre une plume d'argent, qu'il tend à la fée. "Prends cette plume et écrit ta poésie" Mais, rétorque la dame étonnée, je ne suis pas poète, je ne saurais comment coucher des mots qui confèrent le bonheur à ceux qui savent les lire.
C'est facile répond l'ange, écoute le doux murmure des mots naissant dans ton cœur. Regarde autour toi, vois la beauté de la nature, décris ses mystères et ses merveilles. Écoute l'éternelle romance entre le soleil et la rose qui resplendit, exhalant une douce fragrance. Peint avec les lettres, l'amour, le bonheur, les rires, les jeux. Chante la préciosité de la vie sans renier la mort. Mais ne reste pas insensible et sourde à l'autre couleur de l'existence. Entends les plaintes dans la nuit, la douleur des âmes affligées, ne craint pas de divulguer la vérité, de dénoncer la torture et la souffrance. Ne détourne pas ton regard de la misère sur cette terre, au contraire crie-la pour que la terre entière en prenne conscience.
Une larme d'émotion, coule sur la joue de la fée bouleversée par ce discours. Le cœur serré elle lève son regard embué vers l'ange et lui demande. "Je saurai entendre le chant de mon cœur, je saurai noircir des pages blanches, je saurai clamer la réalité de notre univers , mais je n'ai pas d'encre pour me servir de cette plume enchantée.
Si bien sur lui dit l'ange, tu vois cette larme au coin de tes yeux?? Cette perle à la transparence du diamant est née de ton âme . Elle est la source de ta poésie. L'encre sera la bonté de ton cœur et la pureté de tes sentiments. La plume sera l'outil de tes pensées et de ton âme.
Alors l'ange s'élève doucement dans le ciel et avant de disparaître implora une dernière fois "s'il te plait fait bon usage de cette plume, je t'ai choisi, car j'ai confiance en ton dessein."
La fée demeura quelques instants perplexe, sur son visage plus de sourire. De sa bouche plus de notes mélodieuses. En son cœur une grande tristesse était née. Et sur sa joue une trace d'encre.
La douceur d'un rayon du soleil et le chant des oiseaux dans le matin naissant m'extirpe de mon rêve. Dans ma bouche subsiste un goût amer. Sur ma joue une larme vient mourir sur mes lèvres. Tout comme la fée de mes songes je suis décontenancée et dans mon esprit résonnent encore les paroles de l'ange . Allons, ce n'était qu'un rêve !! Il me faut me lever maintenant et profiter de cette nouvelle journée. Je me retourne pour sauter du lit mais, dans mon élan je stoppe net ; sur ma table de chevet gisait une plume d'argent et un flacon d'encre diamantée.
Drinnnnng La sonnerie retentit, c'est l'heure de quitter l'école. Petite Lucie a faim, il est 17 h et c'est le moment du goûter. Chemin faisant pour rentrer chez sa maman , elle déballe son gâteau et jette le papier sur l'herbe. Alors qu'elle allait croquer dedans elle entend venant de terre : <Aieee mais qui m'a jeté cela sur la tête.> Lucie très surprise se retourne et voit une fourmi rouge en rage qui lui lance un regard noir. Oh pardon petite fourmi dit la petite fille. Elle ramasse son sachet et reprend son chemin. Mais le papier dans la main l'ennuyant elle le jette à nouveau un peu plus loin. < Au secours Au secours , mais qui bouche ma porte et m'empêche de respirer?? Crie la souris grise de son trou. Oh je suis désolée dit Lucie en ramassant son déchet. Je vais le mettre un peu plus loin pense-t-elle . Ce qu'elle fit bien sûr. <Mais qui à construit ce mur pour m'empêcher de sauter> s'écrit une sauterelle un peu énervée. Lucie compris et reprit son papier.
Reprenant sa route, elle décida de le laisser sur un mur qui ne dissimulait ni souris ni sauterelle ni fourmi . Hélas, un grillon se faisant dorer au doux soleil , la voyant faire lui dit : <Ecoute mon enfant ,si tu as un papier à jeter alors dépose le dans une poubelle .Comme tu as pu le constater beaucoup de petits animaux vivent dans l'herbe où tu chemines.Et la nature, elle aussi, souffre des détritus qui l'enlaidit et qui blesse aussi la planète entière. Alors si tu ne veux plus entendre les animaux geindre et hurler après toi , trouve une corbeille et donne-lui ton papier. Lucie, rentrée chez elle, réfléchit au conseil du grillon. Le lendemain en quittant l'école et déballant son gâteau elle garde l'emballage au fond de sa poche.
Sur sa route , la fourmi lui cria ' merci Lucie" puis ce fut le tour de la souris ' merci petite fille ' enfin la sauterelle qui l'attendait sur le mur lui dit < Moi je te remercie et je dis bravo au grillon qui a su t'expliquer le respect de Dame Nature.
C'est une mésange au joli plumage jaune et noir qui ,virevoltant d'arbre en arbre dans le jardin, croise un monsieur mésange bleue. Tout de suite il tombe amoureux de la jolie dame jaune. S'amusant dans le vent à ses côtés , frôlant ses ailes , lui mettant des petits coups de bec tendre. Lilie était heureuse , elle riait et son cœur battait très fort pour ce monsieur mésange. <Épouse moi lui dit Dudule ,je veux vivre avec toi , je veux que tu me donnes des petits oisillons , je veux poursuivre ce moment de bonheur toute la vie.> Lilie était tellement heureuse qu'elle pensait que son cœur allait exploser, elle allait dire oui quand soudain une pensée lui vint à l'esprit. Ses yeux devinrent humides,son air grave et son sourire s'effaça. <Mais c 'est impossible dit elle ,tu es bleu et moi je suis jaune .Que va dire le peuple des oiseaux ? il va nous regarder et nous juger !> <Je t'en prie répond Dudule je t'aime et je sais que tu m'aimes aussi , vivons notre amour ,soyons heureux , juste pour nous et oublions le peuple et leurs commérages. Lilie réfléchit longuement et se dit <Je veux être avec lui et zut pour les autres> Ouiiiiiii oui oui crie t 'elle en s'envolant , oui oui oui zinzinule t'elle à tue tête. Dudule heureux la rejoint pour vivre ensemble ce moment extraordinaire.
Non loin du jardin Lilie repère une boîte à lettre et dit à Dudule : <Regarde ! c'est là que je vais construire mon nid et te donner beaucoup d'enfants mésanges.> Peu de temps après , elle commence à construire son nid douillet . Mousse, plumes et crins formaient un épicentre très confortable où elle déposa huit œufs. Pendant que Lilie couve Dudule monte la garde en chantant pour sa belle mésange jaune. Quand elle sort du nid pour se dégourdir les ailes, c'est toujours un moment idyllique . Deux semaines plus tard les oeufs éclorent et il naquit quatre petites mésanges jaunes et quatre petites mésanges bleues. Lilie et Dudule étaient fous de joie et très fier de leurs oisillons. Très vite les bébés grandissent et sont en âge de quitter leurs parents.
Notre couple reprit alors leurs vols, plus amoureux que jamais .Chaque jour LIlie se félicitait d'avoir écouté son cœur. Vivre avec Dudule était un bonheur de chaque jour, malgré leurs couleurs respectives. Faire fi des commentaires du peuple mésanges était pour elle la meilleure façon de vivre leur amour.
Deux petits canards tout de jaune vêtus, s'en allaient cahin par un chemin inconnu.< Nous sommes perdus > pleure le plus petit des deux <Mais non, sèche tes larmes et voit devant ce qui arrive> Un petit chat tout gris , venant en sens inverse, avait de grosses larmes qui mouillaient sa petite truffe toute noire et brillante. < Je suis perdu gémit-il savez-vous me dire où se trouve mon panier bien chaud >?? Pas de chance répond le canard je voulais aussi savoir où se trouvait mon nid douillet> En coeur ils poussèrent un énorme soupir de désolation ,quand tout à coup le vent se mit à souffler doucement et son chant disait : <Allons ne pleurez plus mes petits amis, suivez ma direction et dans votre maison bientôt vous serez.>
Nos trois compères suivirent les arbres courbant la tête, et les fleurs couchées par le vent , et très vite trouvèrent leur maison. Sourires aux lèvres et très heureux ils dirent à l'unisson < Merci monsieur le vent > Ne vous éloignés jamais seuls ,loin de votre maman , le monde est vaste et très dangereux> conseilla le vent avant de disparaître.
Les canards et le chat comprirent la leçon et jamais plus ils ne quittèrent leurs mères.